message 11
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*Adamas en était maintenant à sa septième pinte; et l'alcool commençait sérieusement à lui tourner à la tête. Certes; il savait qu'il ne tenait pas très bien l'alcool; mais il avait préféré continuer à boire afin de ne pas éveiller de soupçon et continuer à faire croire qu'il n'était qu'un client de passage. Il tentait tant bien que mal d'écouter la conversation entre Lim-mirh et l'inconnu qui l'accompagnait; mais cela faisait depuis son troisième verre qu'il n'arrivait plus à se concentrer. Impassible derrière son masque, sa vue se brouillait alors qu'il continuait de passer commande auprès de l'aubergiste. Ce dernier commençait d'ailleurs à le regarder d'un oeil dépité, le considérant comme un vulgaire ivrogne.
Mais rien n'y faisait: Adamas continuait à boire. Il lui semblait que tant qu'il buvait accoudé au bar, il ne se ferait pas remarquer par ceux qu'il épiait.
Adamas empoigna ensuite son huitième verre et en fit tomber la moitié par terre. Après une dizaine de minutes passées à réfléchir du mieux qu'il pouvait; il décida d'aller prendre l'air. Il tituba vers la sortie, bousculant au passage quelques clients assoiffés et autres filles de joie. Mais il prit tout de même soin de ne pas s'approcher trop près de Lim-mirh et de son invité.
Quittant la forte odeur de bière et de tabac qui émanait de l'auberge, Adamas prit une grand bouffée d'air propre à cette ville; avant de courber le dos et de régurgiter une bonne partie de l'alcool qu'il avait bu. Heureusement pour lui, il avait eu le temps de lever son masque.
Il s'assit ensuite contre le mur de la bâtisse, sans faire attention aux regards dédaigneux que lui lançaient les passants.
L'aubergiste ne tarda pas à arriver...*
"Alors ? On veut jouer aux durs mais on ne parvient même pas à supporter de la bière de Feng ? Paye-moi tout de suite sale ivrogne; et j'espère que tu ne mettras plus les pieds ici !"
*Se massant douloureusement l'arrière du crâne de sa main, Adamas fouilla de l'autre une de ses poches pour en sortir les 16 piastres réclamés par le gérant.
Ce dernier empocha l'argent et retourna dans son auberge, laissant Adamas tout seul assis par terre.
(Toi mon gars; tu ne perds rien pour attendre... Dès que j'aurai retrouvé mes esprits je me ferai une joie de te régler ton compte.)Il resta ainsi assis, à regarder dans le vague, se reposant plus qu'autre chose.
(Et j'aimerais bien savoir ce que font les deux autres; ils ont assez discutés comme ça; il ne faudrait pas oublier que Lim-mirh et moi sommes sur gros coup tout de même...)*